Je viens d'Estonie et nous déclarons les impôts en ligne depuis 2001. Nous utilisons l'identité et la signature numériques depuis 2002. Nous votons en ligne depuis 2005. Nous proposons aujourd'hui une gamme de services gouvernementaux plus large que vous ne pouvez l'imaginer: éducation, police, justice, entreprises en démarrage, demande de prestations, recherche de votre carte médicale ou contestation d'un ticket de parking - le tout en ligne. Il est plus facile de vous dire trois choses que nous ne pouvons toujours pas faire en ligne. Il faut venir chercher une carte d'identité pour se marier ou divorcer ou pour vendre un bien immobilier. C'est tout. Je ne deviens pas fou quand je vous dis que chaque année, j'ai hâte de commencer à produire ma déclaration de revenus.
Puisque tout ce que j'ai à faire est, assis sur le canapé avec un téléphone portable, feuilletez plusieurs pages avec des données toutes faites sur les revenus et les déductions et cliquez sur «Confirmer». En trois minutes, je vois déjà le montant des remboursements d'impôt. C'est une sensation très agréable. Aucun conseiller fiscal, aucun reçu, aucun calcul. Je n'ai pas vu la Chancellerie d'État depuis environ sept ans.
Le but du poste est de discuter du système d'administration en ligne en termes de développement et de mise en œuvre
Mettre sur pied un groupe de réflexion sur le gouvernement comme sujet de service dans la chaîne de télégramme @GaaS
L'une des caractéristiques de la vie moderne qui ne peut plus exister compte tenu des possibilités technologiques est le labyrinthe de la bureaucratie. Nous nous en sommes débarrassés presque complètement en Estonie, grâce aux efforts du gouvernement, qui est également passé par la numérisation. Par exemple, le cabinet des ministres travaille en ligne et sans aucun papier.
L'idée centrale de cette évolution est la transformation du rôle de l'État et la digitalisation de la confiance. Pensez-y. Dans la plupart des pays, les gens ne font pas confiance à leur gouvernement. Et le gouvernement ne leur fait pas confiance en retour. Tout le monde s'attend à ce que le problème soit résolu par des procédures formelles complexes et sur papier. Mais hélas, ils ne résoudront pas le problème. Ils rendent simplement la vie difficile. L'expérience estonienne montre que cette technologie peut aider à regagner la confiance dans la création d'un système de prestation de services efficace et centré sur l'utilisateur qui répond aux besoins des citoyens.
Nous ne l'avons pas fait en numérisant la bureaucratie telle qu'elle est. Mais en nous appuyant sur des principes communs puissants, en modifiant les règles et procédures, en éliminant la collecte de données inutiles et la duplication des tâches, nous sommes devenus ouverts et transparents.
Je vais vous montrer quelques-uns des principes clés de la conception électronique en Estonie. Premièrement, il est important de garantir la confidentialité et la confidentialité des données et des informations. Ceci est réalisé grâce à une identification numérique fiable, émise par l'État et compatible avec tout.
Pratiquement tous les Estoniens l'ont. L'identité est confirmée par une signature numérique sécurisée, qui est acceptée, utilisée et juridiquement contraignante tant en Estonie que dans l'Union européenne. Lorsque le système peut déterminer correctement et de manière fiable qui l'utilise, après s'être connecté, il donnera accès aux données personnelles d'un citoyen et à tous les services gouvernementaux au sein d'une même plate-forme, et permettra l'autorisation de tout ce qui se base sur une signature numérique.
Le deuxième principe, l'un des plus transformateurs, est appelé «une fois». Cela signifie qu'il est interdit à l'État de demander les mêmes données plus d'une fois et il est interdit de les stocker à plus d'un endroit. Par exemple, si vous avez déjà soumis un certificat de naissance ou de mariage au registre de la population, c'est le seul endroit où ces données seront stockées. Et aucune autre institution ne demandera à nouveau ces données. Une seule fois est un principe très puissant, car il définit toute la structure de la collecte de données dans un pays: quelles informations sont collectées et qui est responsable de leur conservation, afin d'éviter la centralisation des données, la duplication des données et garantir leur pertinence.
Cette approche distribuée évite également le problème du point de défaillance unique. Mais comme les données ne peuvent être copiées ou collectées plus d'une fois, cela signifie que le projet doit être sûr et fiable pour accéder à ces informations à tout moment afin que les agences gouvernementales puissent fournir leurs services.
C'est le rôle de la plateforme d'échange de données «X-Road», utilisée depuis 2001.
Tout comme l'autoroute, il relie des bases de données et des registres du secteur public, des municipalités locales et des entreprises, en organisant pour eux un échange de données en temps réel, sécurisé et réglementé, en maintenant une trace contrôlée après chaque opération.
Voici une capture d'écran de l'émission montrant toutes les demandes de X-Road sur tous les services, ce qui facilite les choses. Et c'est la vraie image de tous les liens entre bases de données publiques et privées. Comme vous pouvez le voir, il n'y a pas du tout de base de données centrale.
La confidentialité et la vie privée sont bien entendu très importantes. Mais dans le monde numérique, la fiabilité et l'intégrité des informations sont essentielles aux opérations. Par exemple, si quelqu'un modifie vos dossiers médicaux, comme des allergies à votre insu ou sans votre médecin, le traitement pourrait entraîner la mort. C'est pourquoi dans une société numérique, pour un système comme l'estonien, quand il n'y a presque pas d'originaux papier, quand il n'y a presque que des originaux numériques, l'intégrité des données, les règles d'échange de données, les composants logiciels et les fichiers journaux sont primordiaux. Nous utilisons notre propre blockchain, que nous avons inventée en 2007, avant même que la blockchain ne devienne populaire, pour vérifier et garantir l'intégrité des données en temps réel. Blockchain est notre auditeur, promettant qu'aucun accès ou manipulation de données ne restera non enregistré.
La propriété des données est un autre principe clé du système de projet. Ne craignez-vous pas que les gouvernements, les entreprises technologiques et d'autres entreprises du monde entier exigent les données qu'ils ont déjà collectées à votre sujet, refusent du tout de donner accès à ces informations et ne parviennent souvent pas à prouver comment elles ont été utilisées ou partagées avec des tiers? Cette situation me paraît assez alarmante.
Le système estonien repose sur le principe selon lequel une personne est propriétaire des données collectées à son sujet, elle a donc le droit absolu de savoir quelles informations sont collectées et qui y a accès. Chaque fois qu'un policier, un médecin ou un fonctionnaire accède en ligne aux informations personnelles d'un citoyen, il ne reçoit d'abord des informations pour un travail ultérieur qu'après autorisation. Deuxièmement, toutes leurs demandes sont enregistrées dans un fichier journal. Ce fichier journal détaillé fait partie du système de service public et offre une réelle transparence, éliminant les atteintes à la vie privée que le citoyen ne remarque pas.
Bien sûr, il s'agit d'un résumé simplifié de tous les principes de conception numérique sur lesquels e-Estonia est construit. Maintenant, le gouvernement se prépare à utiliser l'intelligence artificielle et à construire une toute nouvelle génération de services publics - des services proactifs qui sont activés en fonction des différentes situations de vie que les gens peuvent avoir, comme l'accouchement, le chômage ou la création d'entreprise.
Gérer une société numérique sans sauvegardes papier peut certainement être un défi, non? Même si nous pensons que nos systèmes sont fiables, il vaut mieux jouer la sécurité, comme nous l'avons vu en 2007, lorsque le premier cyber-incident s'est produit et a littéralement bloqué une partie de nos réseaux, nous empêchant d'accéder aux services gouvernementaux pendant des heures. Nous l'avons fait. Mais cet événement a mis la cybersécurité à l'ordre du jour, à la fois en termes de renforcement de la plateforme et de sauvegarde.
Comment créer une copie d'un système qui couvre tout dans un petit pays où tout est très proche? Par exemple, vous pouvez exporter une copie des données hors du pays vers l'espace extraterritorial de l'ambassade. Aujourd'hui, nous avons des ambassades de données qui stockent les actifs numériques les plus importants d'Estonie, garantissant la continuité des opérations, la protection de nos données et, surtout, notre souveraineté. Même en cas d'attaque physique sur notre territoire.
Vous êtes probablement nombreux à vous demander maintenant: où sont les inconvénients? Tout ce qui est numérique est administratif, et soyons honnêtes, plus efficace financièrement. L'interface avec les systèmes informatiques peut donner l'impression que le facteur humain dans l'élection des politiciens et la participation aux processus démocratiques est en quelque sorte moins important. Il y a aussi des gens qui sont intimidés par la diffusion de la technologie, craignant qu'elle ne rende leurs compétences obsolètes. Donc, malheureusement, gouverner le pays sur une plateforme numérique ne nous a pas sauvés de la lutte politique pour le pouvoir et la polarisation de la société, comme nous l'avons vu lors des dernières élections. Alors que les gens sont impliqués dans cela.
Dernière question. Si tout ne dépend pas de l'emplacement et que je peux accéder à tous les services de n'importe où dans le monde, pourquoi les gens ne peuvent-ils pas utiliser au moins certains de ces services, même s'ils ne vivent pas en Estonie?
Il y a cinq ans, nous avons lancé une startup gouvernementale, e-Residency, qui a déjà attiré des dizaines de milliers de personnes. Ce sont des hommes d'affaires de 136 pays différents qui créent leur entreprise au format numérique, mènent leurs opérations bancaires en ligne et gèrent leurs entreprises via la plate-forme e-Estonia en vertu du droit de l'UE, en utilisant une carte d'identité électronique similaire à la mienne, de partout dans le monde.
Le système estonien est indépendant de l'emplacement et orienté vers l'utilisateur. Elle donne la priorité à l'inclusivité, à l'ouverture et à la fiabilité. Il met l'accent sur la sécurité et la transparence, et garantit que les données sont gérées par leurs propriétaires légitimes, les personnes auxquelles les données se rapportent. Ne me croyez pas sur parole. Essayez-le vous-même.
Remercier.
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Traduit par Darya Kamishnikowa Révisé
par Peter Pallós
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